Concrete Knives au Grand Mix : au nom de la pop
Publié le 28 février 2013 par Marion Duboquet

Deux ans que les Concrete Knives n’avaient pas joué sur la métropole lilloise. Deux ans et autant de chemin parcouru pour ces jeunes normands qui ont sorti en octobre 2012 leur premier album Be Your Own King : sois ton propre roi. Un leitmotiv qu’ils appliquent à la vie comme à la scène : « Ce titre est à l’image de notre trajectoire. Très tôt, on a décidé de faire les choses par nous même quand on a monté ce groupe » nous révélait Nicolas, guitariste des Concrete Knives, quelques heures avant le concert.
Sur scène, deux batteries, une basse, une guitare. Le ton est donné, tout sera dans le rythme. Dès les premières notes, le public tape du pied et des mains avant de se laisser aller aux mélodies tubesques de Happy Mondays et autre Brand New Start. Rapidement, les visages s’illuminent, les hanches ondulent.
La voix de Morgane, la chanteuse du groupe résonne dans un Grand Mix sous le charme. Chemise de bûcheron, chevelure garçonne, regard mutin, l’attitude est parfaite et pourtant d’une simplicité effarante. Sur l’instrumental Roller Boogie, Morgane s’amuse et confie ses percussions au public. Plus tard, elle s’élance dans la fosse et danse au cœur de la foule. Les spectateurs en redemandent. Le groupe alterne fête populaire sur le très sautillant Africanize et cérémonie dantesque. Nicolas et Morgane scandent alors : « Why don’t you tell me the truth ? », électrisant l’auditoire.
En rappel, les Concrete Knives transpirent sur l’un des morceaux les plus rock de leur album, Bornholmer. La surprise, ce sera la reprise du jamaïcain Ini Kamoze, Here Comes To The Hotstepper, succès incontesté des années 1990. C’est décidément dans les rythmiques les plus efficaces et les plus pop que le groupe semble puiser toute son inspiration : « Il y a quelque chose de noble dans la musique populaire. Ca ne m’intéresse pas de faire de la musique pour une poignée d’élitistes. Je préfère le dialogue, la simplicité. Là tout est possible » explique Nicolas.
Ce 23 février 2013, un vent de fraicheur a balayé le Grand Mix, n’en déplaise au groupe qui se méfie des adjectifs comme des étiquettes : « On nous parle souvent de fraîcheur et autre synonymes mais ces mots me font peur. C’est comme si le groupe était un yaourt avec une date de péremption. Quand c’est plus frais, tu jettes. Ca fait cinq ans qu’on fait la même musique sans se poser de questions et il n’y a pas de raison pour que ça change. On ne veut surtout pas se laisser influencer par la critique, qu’elle soit positive ou négative. »
Quoi qu’il en soit, c’est bel et bien une recette impérissable qu’appliquent les Concrete Knives. Celle de la sincérité. Sans doute ce qu’aucun adjectif n’arrive à exprimer et que seule la musique peut célébrer.
Rejoignez-nous sur